Le_nez_au_ventIl y a quelques temps, ma mère m'a demandé si je voulais lire ce livre, "Le nez au vent" de Sophie de Courtivron. Bien sûr le titre m'intriguait mais des récits, des blogs, des livres de voyageurs plus ou moins tourdumondistes, j'en avais déjà lu beaucoup, plus que ceux que j'ai pu citer ici. J'ai donc décliné préférant changer un peu de lecture, lire des histoires des pays que je vais traverser.
Mais quelle mouche avait donc piqué ma mère? Elle a du trouver que Sophie, sautant appuyée sur son bâton avait une figure bien sympathique. Après l'avoir lu, ma mère a convaincu mon père de le lire tout en me vantant les mérites de cette aventurière et l'intéret du bouquin. Et après, c'est mon père qui vantait l'esprit vif de Sophie, sa finesse d'analyse [de tous les évènements qu'elle a vécu] ainsi que sa vision du monde et ses réflexions qu'elle sème comme si elle voulait nous accompagner dans la lecture.

(Loin de moi l'idée de copier une webcomédie populaire qui n'a rien inventé mais si je ne le précise pas on me dira que c'était mon intention), Bref j'ai lu le bouquin!

Et merci à Maman de me l'avoir envoyé.

Je vous laisse tout d'abord avec cette petite introduction vidéo des aventures de Sophie :

Donc, les pérégrinations du "quatre bosses" (c'est le nom de son galurin) et de son bâton m'ont passioné! En tout cas les premières, pendant le tour du monde.

Une sacrée femme qui nous en met plein la vue, et il vaut mieux en avoir une bonne pour suivre les détails qu'elle remarque et nous suggère.
Armé de son baton, elle est partie pendant presque deux ans autour du monde sans prendre l'avion, majoritairement à pied, à bicyclette et en bateau.

Dans son blog, elle raconte : " Le voyage a pour moi cette faculté d’ouvrir des horizons tout en recentrant sur l’essentiel. Après 3 ans d’expérience professionnelle gratifiante, j’ai quand même l’impression de "végéter" derrière mon-ordinateur-de-mon-bureau-parisien. Je n’y suis pas 100 % FIDELE à ce que je suis… Je sais, je sens que le voyage m’appelle, que je dois prendre mon bâton et marcher ! Alors quoi ? Assez tergiversé, en avant ! "
Alors que j'ai envie de partir depuis longtemps et ne travaille que dans la perspective de ce projet.

"J’ai envie de découvrir, DECOUVRIR ! Dévorer la terre entière, palper la vie, la sentir passer à travers moi (et non sur moi), la malaxer par chacun de mes pas, envie d’avancer avec elle, la sentir en quittant le confort matériel qui amoindrit les perceptions ; prendre conscience du temps, goûter sa substance au lieu de le regarder filer."
Là en revanche, j'ai la même aspiration à cette DECOUVERTE et cette envie de renouer avec le présent.

"Ce voyage n’est aucun cas une fuite du monde dans lequel je vis. Ma vie parisienne/sociale/professionnelle/culturelle/amicale, je l’aime, c'est le pied. Ce voyage n'est pas une quête stérile du "bonheur" car le bonheur est pour moi un potentiel, un état d’esprit que chacun porte en soi, et pas quelque chose d’extérieur. Quelque chose de 100 % relatif et subjectif et plus ou moins indépendant des circonstances extérieures."
Entièrement d'accord. Je ne fuis pas non plus. Et je ne pars pas chercher non plus de réponses mais plutôt des questions que je ne peux pas me poser en restant ici.

Et des questions, elle s'en est posée. je vous propose cet extrait du livre qui m'a pas mal interrogé :

"
Avant d'être un roseau (Pascal), l'Homme est un végétal. La terre n'engendre pas seulement des végétations différentes en fonction des latitudes et des sols, elle fait pousser diverses variétés d'Hommes. Tchernoziom, terres calcaires, terres végétales, terres de bruyères... les hommes les exploitent à leur manière ; et sur ces régions où ils s'implantent ils font fleurir leur traditions et leurs folklores. En Roumanie, chaque village avait son costume, ses us et coutumes... D'où vient cette fertilité terrestre qui engendre la diversité des cultures humaines? Elle est fille du temps car la culture est fruit de longévité. Pour que la terre produise une civilisation, il faut un semis : l'Amour. La filiation se crée entree les hommes en même temps qu'entre eux et leur terroir. Leur adaptation, leur adéquation à celui-ci, leurs efforts vont créer un sentiment qui, de père en fils, va croître et générer de la richesse matérielle et spirituelle. Outils, meurs, arts, fêtes... sont enfants du climat, de l'environnement, du relief. La terre fait grandir et s'épanouir les facultés et les talents humains ; elle fait germer l'homme autant qu'il la fait germer. Peut-être même pourrait-on trouver des points communs culturels entres des hommes de terrain identique, où que ce soit dans le monde, et en dehors de toute parenté ethnique?

Ainsi, à contrario, quand le béton recouvre l'humus, les peuples sont tous pareils. les truibus du macadam portent l'uniforme et leur savoirs sont internationaux. la différence donne du sens à la vie, donne autant de pistes pour s'interroger, pour l'apréhender et la comprendre. L'homme s'alarme des animaux en voie de disparition, mais n'est-il pas aussi en dangers? En même temps que l'animal, le végétal et le minéral, s'amenuise l'Homme. La mort progressive des richesses de la terre, c'est aussi la mort progressive de l'Homme dans ses infinies particularités.
"
Le nez au vent, Sophie de Courtivron, page 258

Et pour finir, il est toujours bon de rappeler ses objetifs auxquels beaucoup devraient réfléchir :

  • Explorer le lien qui unit différents peuples à la terre (en tant que patrimoine culturel, sol ou "Patrie").
  • Pour découvrir l’Universel sous le particulier et montrer que la Fraternité n’est possible qu’à travers la préservation et la valorisation des différences.
  • Pour faire ressortir la vacuité et la stérilité de l’uniformisation.

Sophie_de_Courtivron