Le vendredi 2 mai après-midi, à une station de métro de Kolkata, j'ai rendez-vous avec Pankaj. Nouveau sur CS, il veut faire bien. Il en fait beaucoup. Dès le premier soir, il m'a fait visiter tout le sud de la ville, a demandé à sa mère de me faire goûter ses meilleurs plats, et me propose un emploi du temps digne d'un tour opérator. Fatigué par mes nuits précédentes, je remets à dimanche notre sortie à la mer et nous passons beaucoup de temps à discuter. Ancien fan inconditionnel de cricket, de film Bollywood et entrepreneur avide, il a eu une révélation un jour en lisant un poème. Aujourd'hui, il blâme le cricket et Bollywood d'être les opiums de la société indienne. Il a entrepris une transformation personnelle en regardant un film d'auteur par jour depuis un an déjà (il connait bien mieux que moi les acteurs, actrices et réalisateurs européens), en apprenant la guitare depuis 3 mois et en s'inscrivant sur couchsrufing (depuis 15j, je suis son premier invité). Son rêve aujourd'hui, devenir réalisateur!
Dimanche, nous nous levons très tôt pour nous rendre à Mandarmani. Il est extrèmement excité à l'idée de m'y emmener. Moi beaucoup moins car, bien qu'il soit plus expérimenté que moi quant à la conduite de moto, j'ai en revanche voyagé de longue distance à moto... et 200 km aller et retour (400 kms en une journée), c'est long, très long. Surtout lorsqu'on on est le passager sur une petite 150cc.
Je n'avais pas le coeur à dire non, tellement ça semblait lui faire plaisir. Pourtant, je savais qu'avec mon otite, je n'allais pas me baigner non plus.
Le matin, il fait encore frais de la chute de température que des giboulées nous ont apportées la veille au soir. Les rues sont encore peu animées, la sortie de la ville se passe agréablement et la vue du pont neuf enjambant le Gange à la lumière du matin est magnifique.
Ensuite, c'est surtout une question de patience, et de résignation à une douleur lancinante dans les fesses, douleur dû à l'inconfort de la selle et à l'état de la route (comprendre que l'autoroute est en reconstruction). Il est alors important de savoir méditer, contempler le paysage ou focaliser son esprit sur des idées.On arrive en milieu de journée. On trouve un petit restaurant en bord de plage. On se ballade sur le sable. La mer fait sa timide, elle s'est retirée en contrebas de la plage. Cela nous donne plus d'espace pour marcher dans le sable. Toutes sortes de véhicules roulent sur la plage à nos côtés. On fera de même un peu plus tard pour le fun de rouler à moto dans le sable mouillé. Pour l'heure je regarde Pankaj se baigner avant d'aller manger.
Je fais une petite sieste avant qu'il ne soit l'heure de repartir. Il est impératif de rejoindre l'autoroute avant la tombée de la nuit. L'étroite petite route, longue de 80km, qui relie le bord de mer à l'autoroute, est empruntée par des bus fous qui roulent à tombeau ouvert, et moi, je ne tiens pas à entrer dans mon tombeau aujourd'hui.
A 80 km de la maison, il se met à pleuvoir des cordes. Nous attendons sagement que ça se calme dans une station essence. Après 1h30 d'attente, nous repartons sous une pluie, certes fine, mais qui nous trempe jusqu'aux os. Heureusement, grâce à la maman de Pankaj, un délicieux diner nous attendait.
Oh, et j'oubliais, à cause des pluies, la mer était... boueuse.
Après cette journée d'aventure au grand air, je profite que Pankaj travaille la journée pour rédiger mes articles en retard et préparer mon voyage au Bangladesh. Les soirs, on sort toujours un peu pour marcher, discuter, philosopher et débattre, avant le toujours très bon repas préparé par sa mère. On commence les nuits en regardant un film. Le week end suivant, il me fera visiter le reste de la ville et rencontrer ses amis.
A cause de ma dent qui me fait souffrir, j'aimerai bien arriver à Dhaka rapidement pour me faire soigner. J'envisage donc de prendre le train. En plus, cela veut dire que je traverserai une fontière internationale en train, chose que je n'ai encore jamais fait (à l'exception du train sous la Manche). Comme souvent avec les visas et frontières, les choses ne se déroulent pas simplement.
A l'ambassade, la procédure a changé depuis ma dernière venue. Elle s'est largement simplifiée, plus aucun visa n'est délivré aux étrangers. Le visa s'obtient à l'arrivée à la frontière. C'est plutôt une bonne nouvelle, d'autant que son prix serait de 50$ pour tous (il était de 100$ pour les Français).Problème, au comptoire des tickets de train, ils n'ont jamais entendu parlé de ça, et sans visa, ils ne veulent rien savoir. Quand j'explique cela à l'ambassade, ils acceptent de me faire un visa, mais pour 100$. J'ai des doutes quant à ce visa à la frontière. Aucun site internet, pas même celui du ministère des affaires étrangères bangalais, n'en parle. Comme je ne voudrai pas me retrouver bloqué bêtement à la frontière, j'accepte. C'est le visa le plus cher que j'ai payé des 16 pays visités.
Malheureusement, quand je me rends au guichet des tickets de train, 3j ouvrés plus tard, je découvre avec effarement que l'ambassade, sur mon visa, ne m'a autorisé à ne franchir les frontières que par les airs et par la route, mais pas par rail. Pas de train donc!
Enfin si, du côté indien seulement. Le 14 mai, après une nuit courte à débattre et discuter passionément avec Pankaj jusque tard dans la nuit, je prends un train tôt pour Bangaon, la ville frontière indienne.
Moi qui n'en prends jamais, aujourd'hui, j'ai la bonne idée de me joindre aux Indiens pour prendre un rickshaw jusqu'à la frontière. En route, j'applaudis mon intuition, le poste frontière est loin de la gare.
Le passage de frontière se passe très bien, calmement, facilement et rapidement. Les douaniers me confirment la nouvelle existence des visas à l'arrivée de 50$ pour toutes les nationalités. Tant pis pour moi. Tant mieux pour les suivants.
A 11h, après avoir traversé à pied Bénapore, la ville frontière bangalaise, je suis prêt pour démarrer l'autostop. Confiant, je dédaigne les bus, pourtant nombreux et pas bien chers, et j'arrète chaque voiture.
Bientôt, je bouge une première fois pour m'éloigner d'un attroupement de curieux qui m'empèchent non seulement d'arréter calmement les voitures mais simplement de les voir arriver, tellement ils sont nombreux. La deuxième fois, j'essaie d'expliquer qu'ils me gènent, rien n'y fait, je bouge. La troisième fois, j'explique mon histoire et ce que je cherche à faire. "Impossible, personne ne te prendra sans argent". Je donne alors des arguments en faveur de l'autostop tel que la création d'un lien social fort basé sur la confiance et l'amitié plutôt que l'argent. Je n'ai alors plus rien à faire, j'ai plusieurs jeunes qui se mettent à arrêter les voitures pour moi et à leur expliquer qui je suis. On m'invite même à m'écarter sur la bas côté pour éviter tous dangers :-)
Bingo, une voiture m'emmène jusqu'à Jhenidah, un carrefour important sur la route pour Dhaka.
L'histoire se répète, un nouveau groupe de curieux se forme et m'aide. Mais la voiture qui doit m'emmener se fait attendre, et beaucoup de mes camarades se lassent. Les plus concernés par mon sort m'invitent à passer la soirée et nuit avec eux. Ils sont étudiants en ingénieurie dans l'université à laquelle je tournais le dos, et dorment dans des dortoirs proches du carrefour où j'ai été déposé. Ok, je passe ma soirée dans la petite piaule de Biplob. Son colloc wahiduzzaman me cède son lit et va dormir dans une autre piaule. Ils prennent à coeur leur rôle d'hôte et m'invitent à me reposer alors qu'une ribambelle d'étudiants ne cesse de passer dans la chambre pour observer l'étranger. Biplob se serre la ceinture pour m'offrir un bon diner de riz et viande alors qu'il se contente de riz et d'un peu de sauce. J'ai du insister lourdement pour qu'il accepte de partager la viande... en n'en prenant qu'un petit bout.
La nuit fut courte aussi cette fois là car nous avons parlé longtemps. Du coup, mon réveil à 7h du mat, il ne comprend pas. Il ne comprend pas plus mon empressement à partir tôt et à démarrer l'autostop rapidement. Je n'arrive à être en poste qu'à 9h...Les voitures ne sont pas légions. Je démarre en empruntant une sorte de rickshaw de campagne, l'arrière est une plateforme en bois pour y déposer le matériel que l'on souhaite transporter. Puis, une moto et une camionette m'aident à rejoindre le croisement de route suivant. Là, une voiture accepte de me prendre. Trois hommes de la même famille, père, fils et oncle retournent chez eux, à Dhaka, et même mieux, au quartier de Gulshan, dans le nord de Dhaka, là ou mes hôtes habitent. Quelle chance. Peu bavards, et moi très fatigué, je dors presque tout le trajet, à l'exception de la traversée d'un immense cours d'eau. Il s'agit de la rencontre de deux fleuves dont le Gange (qui porte un autre nom au Bangladesh). Il y a un phénomène étrange ici, les rivières ne se mélangent pas... l'eau n'a pas la même couleur d'un côté et de l'autre du lit commun et il y a comme une démarcation au milieu.
Nous arrivons à Gulshan au milieu de l'après-midi. Je rencontre alors ma famille d'accueil pour le mois à venir. Vincent et Céline sont des enseignants français qui aiment travailler à l'étranger, pour notament offrir un plus grand horizon à leurs enfants Camille et Romane. Après avoir assuré plusieurs postes dans différents pays africains, ils sont à la fin d'un contrat à Dhaka, et en attente d'un nouveau contrat quelque part dans le pourtour méditerranéen. C'est mon père qui m'a mis en relation avec Vincent. Ils se sont rencontrés lors d'un stage sur l'enseignement de la philosophie qui avait eu lieu à Dubaï.
Romane est une adorable petite fille de presque deux ans, très gourmande. Je joue avec elle le matin quand sa nounou est occupée à cuisiner.par exemple. Avec Camille, l'ambiance doit être dynamique, alors on joue parfois au foot dans le salon. On regarde aussi les films tirés des livres d'HP.
Avec Céline et Vincent, une fois les enfants couchés, nous regardons des séries, avant ou après débattre de sujets de société et d'actualités. Toute la famille m'a accueilli comme un ancien ami ou un cousin qui viendrait rendre visite. Merci à eux de m'avoir adopté si simplement et de m'avoir permis d'adopter leur foyer rapidement. C'est toujours agréable de se sentir en confiance là où on vit plusieurs jours. Je n'ai pas de photos d'eux, car avec les températures de Dhaka, à l'intérieur, même à table, on tombe le Tshirt.
Cette première semaine est dédiée à soigner ma dent. Enfin, de soigner, il n'en est rapidement plus question, ce sera une extraction pure et simple. Je remercie ici mon dentiste en France, Dr Clement, pour ses conseils depuis l'autre bout de la Terre. Sous anesthésie locale, je dis au revoir à ma petite dent douloureuse qui a bien fait son travail en son temps. D'après le dentiste qui m'opère, l'infection était plus importante qu'imaginée, mais ni les dents voisines, ni l'os n'ont été affecté. Ouf! Voila une bonne chose de faite.
Entre les rendez-vous chez le dentiste, j'en profite pour découvrir la vieille ville de Dhaka.
Dhaka, c'est l'enfer urbain à son paroxisme. Je hais son trop plein de population, son embouteillage continue, les nuisances sonores et olphactives permanentes, les bousculades, sa laideur... Heureusement, il y a ses habitants pour compenser tout cela, sinon on deviendrait fou. Les bangladais sont d'une gentillesse, d'une douceur qui n'a d'égale que leur accueil et leur chaleur. Ils me font beaucoup penser à leurs voisins et frères birmans.
Pour me rendre dans la vieille ville (3 fois), au cinéma (une première tentative et une vraie fois) ou encore à la poste centrale pour vous envoyer des cartes postales, il faut compter 4 à 5h de bus dans l'étouffante chaleur de cet ahurissant capharnaüm.
La vieille ville est très différente du modern Gulshan. Une fois quitté les grandes artères, je déambule dans des petites ruelles vivantes, frénétiques, chaotiques et hautes en couleurs, à la recherche du passé caché et des rencontres fortuites. Encore plus vrai que dans le reste de l'Asie, dès lors que j'entre dans un lieu touristique, je suis accompagné par plusieurs curieux qui veulent tous prendre la photo avec moi. Les Bangladais sont très curieux, et, s'intéresser au visiteur ("comment vas-tu?, d'où viens tu?, aimes tu le bangladesh?..."), c'est l'honorer. Il faut donc apprendre à accepter d'être le centre d'attroupement.
Question : Pourquoi ce même phénomène, que j'accepte avec le sourire et amusement ici, m'éxaspère et m'énerve, parfois à un point que j'en perds mon tempérament, en Inde?
En écrivant ces lignes à Hyderabad, après mon retour en Inde, je crois qu'il y a deux explications très liées, la politesse et l'indiférence. Les Indiens font preuve de moins de politesse et de courtoisie que les Bangladais et surtout, je trouve qu'en Inde règne une ambiance d'indiférence qui m'insuporte. Du coup, j'ai plaisir à répondre aux solicitudes des Bangladais qui, je sais, seront toujours prêts à m'aider, en retour. Tandis ce qu'en Inde ces même solicitudes se vivent comme un harcèlement puisque, dans le besoin, je galère à obtenir de l'aide.
Au XVIe siècle le bengale devient une province de l'empire moghol et Dhaka en devient la capitale en 1608 et ce jusqu'en 1717. Au cours de cette période, Dhaka connaît une phase de prospérité et d'expansion. Sur le plan architectural, de nombreux monuments ont été construits (palais, mosquées, mausolées, forts). Malheureusement peu de vestiges ont survécu jusqu'à aujourd'hui. Parmi eux se trouve le fort de Lalbagh, dont il ne reste aujourd’hui que 3 batiments, une mosquée, un mausolée et un bâtiment central. J'ai été triste de trouver deux magnifiques porches complètement à l'abandon.
J'ai aussi traversé le fleuve principal de Dhaka, le Buriganga, sur les petits canots taxis. Entre la pollution de ses eaux, la pollution de l'air qui devient visible en son milieu, la tristesse de ses berges bidonvilles, naviguer sur cette source de vie offre une vision d'horreur.
Le lendemain de mon opération dentaire, qui a eu lieu un dimanche (et oui, le week end musulman c'est vendredi/samedi), je vais glaner des informations du côté de l'ambassade indienne. Le visa est moins cher (60$) mais plus long à obtenir qu'au Myanmar, je dois donc entreprendre la procédure d'obtention du visa indien tout de suite. Encore un peu de patience à Dhaka. Heureusement que la compagnie de mes hôtes me remonte le morale. La joie des enfants, jouer avec eux, discuter avec les parents, partager avec eux le temps des "séries", et pour la première fois de ma vie, me relever une nuit pour rendormir un bébé en chantant des berceuses. Tout ça donne beaucoup de couleurs à mes journées.
Une fois mon dossier accepté, je peux partir quelques jours en dehors de Dhaka. Je pars en bus le jeudi 22 pour Srimangal. Je dois être de retour le 28 pour mon visa.
Le trajet en bus est terrible. Pas d'espace pour les genoux, avec mon sac entre les jambes, assis sur un siege en plastique dur, les 6h de trajet pour 200 km sont bien longues (avec un tel ratio temps/distance, je vous laisse imaginer l'état de la route :-).
Pas de repos cette nuit là à cause de la chaleur. Je démarre donc la journée très tard. J'achète d'abord mon billet de train pour Sylhet pour le lendemain soir avant de partir à l'aventure. J'ai décidé d'aller randonner jusqu'à la cascade Hum Hum. Un mini bus jusqu'à l'intersection pour une route de fin du monde, un malentendu avec un autorickshaw, de l'autorickshawstop, un autre autorickshaw et j'atteints enfin la fin de la route, à Kulnagat. De là, je marche, d'abord en compagnie d'un pharmacien qui va 2 km plus loin, puis je continue seul jusqu'au village suivant, non sans être arrété régulièrement pour répondre à des questions ou être pris en photo. Je rencontre alors Ujjcoal, un jeune garçon de 15 ans qui se propose d'être mon guide pour 200 takas. Deal! Il veut devenir artiste peintre. Je lui souhaite vivement d'y parvenir car l'autre avenir que la société lui sert sur un plateau, celui du travail dans les plantations de thé, est abominable. Pour 8h de travail par jour, d'un travail très physique et usant, sous la chaleur des tropiques, merci bien d'accepter le généreux salaire de 80 takas par jour (1$/j, 30$/mois, 25€/mois). En lui donnant les 200 takas, je lui donne, pour 5h de son temps, 3j de salaire que gagne son père...J'aimerais vous dire que j'ai arrété de boire du thé, mais en Inde, c'est dur, je fais de mon mieux.
Bref, comme on commence à marcher très tard, vers 13h, on marche à tout allure dans la jungle, on crapahute les collines et on enjambe les ponts de roseaux. J'arrive à la cascade complètement épuisé, et surtout en surchauffe. Mon Tshirt est sans doute aussi trempé que le lit de la rivière. Nous arrivons les derniers. Sur le chemin, les gens marchaient dans l'autre sens pour rentrer. Pourtant, à la cascade, nous ne sommes pas les seuls. Je rencontre Golam Horshed et ses collègues. Ils sont trois ingénieurs qui travaillent pour les services télécoms. Ils me proposent de me ramener à Srimangal en voiture. Du coup, après un bon bain bien rafraichissant, je rentre avec eux en marchant tranquillement. Je n'ai plus à craindre de rentrer trop tard pour trouver un transport. GH m'invite à l'appeler le lendemain soir quand j'arriverai à Sylhet. Il m'invite à dormir dans les logements de fonction des télécoms.
Pour l'heure, je passe une deuxième très mauvaise nuit à cause de la chaleur, jusqu'à ce que la fraicheur du petit matin me surprenne encore éveillé, et m'emmène chez Morphée.
Il pleut, il fait plus frais, c'est très agréable. Je marche autour de Srimangal. Je rencontre un groupe de jeunes lycéens qui m'invitent chez eux, à aller rencontrer tous leurs amis et toutes les familles. Et bonjour, et bonjour, et oui je vais bien, merci, au revoir, merci encore, oui, j'aime beaucoup le Bangladesh, Mmmmh, merci c'est très bon, Bonjour, merci, Au revoir, Au revoir, Au revoir, ... et après quelques photos, je m'échappe prétextant n'importe quoi pour aller découvrir le thé à 7 couches (bof), avant de me ballader quelques heures. Je marche d''abord dans les plantations de thé, puis je m'enfonce dans la jungle sauvage, je traverse quelques plantations d'ananas, je croise quelques maisons disparates, traverse encore un peu de jungle, toujours en suivant un petit sentier qui doit bien mener à la route.
Bingo!Je prends le train pour Sylhet. Quand j'arrive, je réserve mon billet retour vers Dhaka pour le 28. Au Bangladesh, on ne peut réserver son billet qu'à la gare depuis laquelle le train partira. Je n'avais rien pu réserver depuis Dhaka. J'appelle Golam Horshed qui vient me chercher à la gare. Douche dans ma chambre, climatisée, je suis comme un coq en pâte. On discute jusqu'à 1h30. Le diner est préparé par un domestique du gouvernement. Je mange et dort au frais du gouvernement bangalais, ça me fais bien rire. Il se trouve que Golam va à Sunamganj demain. Il se propose donc de m'y emmener. Merci Golam, il m'aura vraiment facilité la vie. C'est donc en voiture gouvernementale que je me rends à Sunamganj, la ville de mon ami Gaddar. Et heureusement, car en bus, je ne serais pas passé. Il y avait des manifestations et des blocages sur la route (pour protester contre un enlèvement), seuls les véhicules d'urgences et les véhicules en mission passaient les barrages filtrant.
(avant le 5 aout) Si vous voulez m'écrire, merci de m'envoyer quelques mots par poste restante à la poste générale de Delhi à l'adresse suivante (n'oubliez pas de me prévenir par email pour que j'aille chercher votre courrier) :
NATHANAEL LEPRETTE
Poste Restante
General Post Office
Netaji Subhash Marg
Priyadarshini Colony
New Delhi, DL 110006
India
Si vous voulez recevoir une carte postale d'Inde, de Delhi, merci de me le faire savoir rapidement.