Le lundi 18 août, je retourne à Delhi en train, en classe générale, assis (disons recroquevillé) en hauteur dans les portes baggages. Fatigué, les genoux et chevilles endolories par l'eczéma purulent, toujours fiévreux, le retard du train a du mal à passer. Avez vous déjà pris un bus de ville qui vous dépose trois stations avant la vôtre car le conducteur à la flemme de faire le grand détour??? Je suis donc obligé d'appeler mon nouvel hôte CS, Rajiv pour qu'il vienne me chercher car je ne sais pas comment aller chez lui.
Rajiv vit avec trois colocataires. Je suis leur premier invité CS. Il est donc important que je prenne du temps le premier soir, alors que je ne rêve que d'un lit, pour raconter qui je suis et ce que je fais. On parlera exclusivement les soirs car ils partent travailler tôt. Ils travaillent tous dans différentes agences de voyage. (Je ne comprends pas, je ne retrouve aucune photos d'eux)

DSCN5793Le lendemain, je cherche à voir un dermato pour soigner l'infection. Le cabinet le plus proche n'ouvre qu'après 17h. La clinique n'a pas de dermatoo, je marche donc jusqu'à l'hôpital. J'ai rendez-vous à 11h. Sur la porte, il est écrit que le dermato vient le lundi, mercredi et vendredi de 11h à 13h. C'est peu... et il est en retard de 35 minutes... passons.
Antibio + crème antibio. J'en aurais pris des antibiotiques en Inde. Pour bien faire, j'appelle le docteur d'ayurvéda. Il me dit de mettre mon traitement en pause le temps de guérir l'infection et d'éliminer les antibiotiques du corps. OK.

DSCN5799Les autres jours, je les passe à maudire le petit con qui a inventé le virus qui infecte mon site internet. Mon ordinateur en profite pour me lâcher à ce moment là. La chaleur l'a maté! Je vais donc à Nehru Place (le lieu de l'informatique à Delhi) pour le faire réparer. Au menu, changement de carte wifi et un bon gros nettoyage intérieur. J'hallucine quand je découvre la poussière qui règne à l'intérieur. Je comprends pourquoi il ne pouvait plus se refroidir. Il redémarre. J'ai failli embrassé le technicien!

DSCN5820En allant chez Dharmesh, alors que j'attendais le bus, je suis pris en stop par un gars qui me fait un signe de la tête. Il me propose immédiatement de me fournir en drogue, ici, maintenant, ou plus tard, ou de m'en faire parvenir chez moi. Un mec relaxe et flexible dis-donc. Si vous êtes intéressé, je crois que j'ai encore son numéro de tel quelque part LOL. Je retouve Dharmesh à son bureau comme prévu et il m'emmène chez lui.
Je passe la soirée avec mes amis avant de me plonger dans les entrailles de l'informatique. Il faut que je réinstalle tout sur mon ordinateur car le coup de chaud lui a fait perdre partiellement la mémoire :-)
Kaajal, la femme de Dharmesh, fait refaire les housses des fauteuils et du canapé donc c'est un peu le bordel dans le salon. C'est donc plus compliqué pour jouer avec Dhiman, qui cherche toujours à se dépenser. Son grand frère Aaya, plus studieux révise ses prochains exams.
DSCN5818Un soir, ils m'emmènent à un super beau concert d'instruments à vent, au Temple du Lotus, un temple de la religion Baha'i. Au programme, un flutiste chinois, des saxophonistes belges, un joueur de tabla indien (des percussions), un flutiste indien et un joueur d'un instrument inconnu (une petite Sitar, à droite sur la photo).

Les jours suivants ne sont pas passionnants. Je dois refaire mon site à nouveau. Heureusement, je ne redémarre pas de zéro comme chez Apurva. J'avais une sauvegarde sur mon ordi qui a résisté au coup de chaud, non mais je vous jure. Ca me prend une semaine de travail pour retrouver quelque chose de fonctionnel mais non publiable. Cette fois, je fais une sauvegarde de la dernière version sur mon ordi et sur une clef usb :-)
Je retourne à la poste (j'en écume un certain nombre). Personne n'a jamais reçu le courrier de ma soeur et il refuse d'admettre qu'ils l'ont perdu. Alors quoi? Il est toujours en route, après 3 mois?
Je vais chez le dentiste pour une inspection avant de poser l'implant.

DSCN5868Je change encore une fois d'hôte Cs car la famille de Dharmesh part en vacance. Je vais chez un nouvel ami, Paras.
Paras est le jeune homme le plus moderne que j'ai rencontré en Inde. Il vit seul, il se fait à manger, il fait le ménage...
Il a monté sa propre agence de voyage, "Déjà Vu" (il parle un peu français), après avoir longtemps travaillé pour d'autres. Aujourd'hui, il se lance dans un projet de camp de vacances, Camp Sparrow, dans les montagnes au nord de Delhi. Je l'aide en faisant du repérage marketing. En gros, je crée une base de donnée des écoles privées sur Delhi potentiellement intéressées (ça se devine à leur site internet).
Il m'emmène chez ses parents, à Jeolikote, là où il va monter son camp. Je devais l'aider à préparer le terrain dans la campagne pour une chasse au trésor, à prendre des photos promotionnelles, mais il était occupé à d'autres choses. J'ai flanné dans la jungle tout seul. Il m'a fait visiter la ville voisine, Nainital qui entoure un joli lac de montagne. C'est magnifique! Si vous voulez passer quelques jours de tranquilités dans la nature, il offre un petit paradis. Seuls les oiseaux osent prendre la parole dans ce sanctuaire.

DSCN5858Je retourne chez le dentiste pour me faire mettre l'implant. J'enleve moi même les fils des points de suture après 7j de bain de bouche à l'eau salée. J'évite ainsi une autre visite chez le dentiste. Je reprends le traitement ayurvedique à ce moment là.
Je mets enfin en ligne la nouvelle version définitive de mon site internet (le lundi 8 septembre, 1 mois et demi depuis l'attaque), sans les photos.
Avec Paras, nous écumons tous les magasins de confiseries indiennes de Delhi (et aussi sur la route, quand on revient de chez ses parents à moto) à la recherche du meilleur Lassi! Nous sommes addict au lassi :-)
Je n'ai jamais autant mangé de produit laitier de toute ma vie.

Mon ami Bahador, l'iranien que j'avais rencontré en Malaisie, m'a aidé à obtenir le code MFA. C'est un code d'approbation du (Ministry of Foreign Affair" (MFA, ministère des affaires étrangères en français) qui assure l'obtention d'un visa auprès d'une embassade ou d'un consulat spécifique d'Iran. Normalement, une fois ça en main, c'est simple puisque on a été approuvé par le MFA. Mais bon, comme vous vous en doutez, la pratique n'est pas toujours aussi simple que la théorie.
DSCN5881Je me rends à l'ambassade le lundi 1er septembre 2015. Ils ont bien reçu l'ordre du MFA. Bien.
Le gars au comptoir me demande avec naturel et détachement... la lune!
Il me demande une vérification de mes empreintes digitales effectuée par le gouvernement indien. Oui, indien, vous lisez bien. Je suis français, il représente l'Iran mais il veut un papier indien... de mes empreintes digitales... française... je rêve!
Je passe le reste de la journée à marcher dans Delhi, d'un tribunal à un poste de police criminelle (ils sont les seuls à faire des vérifications d'empreinte mais seulement des criminels, et pas pour l'ambassade d'Iran bien sûr) à un autre poste de police. Le lendemain matin, je me rends d'abord à l'ambassade française, les seuls qui me semblent habilité à "valider" mes empreintes digitales, non? Mon histoire les étonne (faut dire qu'il y a de quoi). Ils ne font pas ça mais il m'offre une lettre d'appui du consul français pour mon visa iranien.
Quand je me présente à l'ambassade d'Iran avec cette lettre, c'est magique, je n'ai plus besoin de rien. Mon dossier est prêt, à l'exception du paiement. Rendez-vous dans une semaine.

DSCN5891J'aide mon ami Paras à emménager. Nous préparons tout les cartons la veille. Le matin, Paras fait bon usage de son entraînement à la gym pendant que moi j'essaie de tout faire tenir dans le fourgon. Nous n'avons droit qu'à un seul aller avec le petit fourgon. Nous y parvenons. Il nous faut quand même faire un aller-retour en métro en plus avec un sac à dos chacun. Nous commençons à ranger et faire un peu de ménage avant l'arriver de Pankaj.

Que je suis content de le revoir. Je n'y croyais pas vraiment à cette histoire. Pour la première fois de sa vie il prend des vacances, il sort du West Bengal, il prend le train pour une aussi longue distance (Kolkata-Delhi) afin de voyager avec moi à moto. Il a mis sa moto dans le train.

Pour voir plus de photos, cliquez sur Delhi et Jeolikote.

 

Commentaires   

+1 # Julien 16-06-2015 23:00
Ah les fameuses histoires de visa iranien... Que du bonheur !
Je n'avais pas eu à fournir mes empruntes digitales mais qu'est ce que j'en ai chié aussi pour y arriver !! comme tu le sais ;-)
Il faut se dire que si ca devenait trop facile de voyager, ca ne serait plus drôle ;-) (coté positif!)

Je suis pressé de lire tes prochaines aventures à moto avec Pankaj, même si j'en connais déjà la chute !
# Yogo 17-06-2015 12:48
@Julien : Tu connais la chute, le point de chute, et même les célébrations qui en suivirent, mais peut être un peu moins les détails d'avant... Je vous réserve même une surprise (merci à Pankaj pour la réalisation).