Nous quittons New Delhi à 6h du matin et nous nous retrouvons sur l'autoroute à 8h, seuls, ou presque, jusqu'à Delhi. Pankaj est soufflé par la qualité de cette voie rapide. Il faut dire que c'est la seule route dans toute l'Inde qui mérite le nom d'autoroute. Elle relie Delhi à Agra pour que les touristes puissent aller voir le Taj Mahal confortablement. Soyons clair, il faut être riche pour emprunter cette route payante. La grande majorité des indiens ne peut pas se payer ce luxe. Nous, on s'est retrouvé dessus plus par accident qu'autre chose. Par flemme, on l'emprunte jusqu'à la fin, jusqu'à Agra. Du coup, nous décidons d'aller voir le Taj Mahal. Pankaj en rêve peut être depuis toujours. Je ne rentre pas dedans. Le prix est de 20 pour Pankaj, de 750 pour moi. Merci bien. Je me contente d'une vision de loin, de l'autre côté de la rivière. Cette hypocrisie m'énerve. Les Indiens qui peuvent se payer le déplacement pour voir le Taj Mahal, ils peuvent payer un vrai prix d'entrée. La majorité des visiteurs du lieu sont quand même des indiens. Un ticket à 200 pour tout le monde rapporterait plus que ce système discriminatoire. Je choisit 200 car au delà, Pankaj m'a confié que ça ne valait pas le coup. S' ils veulent favoriser une catégorie de gens, ils peuvent faire une entrée étudiante ou pour les enfants. Surtout, ils devraient trouver une solution à l'énorme taux de chomage qui règne à Agra à cause du Taj Mahal. Toutes les industries ont fermé pour garder la blancheur du palais de la pollution.
A 20h, nous nous arrétons dans un restoroute (tu payes ton dîner, la paillasse pour dormir est gratuite) à 443 km de Delhi. Grosse journée. Nous n'avons jamais trouvé de camion, alors parti comme ça, nous avons pris la folle décision de rallier Kolkata à moto. Il nous reste 1200 km à parcourir...
Deuxième journée de folie qui commence par un réveil à 5h. J'ai déjà le cul en compote! Nous nous arrétons tous les 80km où toutes les heures. A Varanassi, l'arrêt est un peu plus long. Nous entrons dans la ville. Je veux faire déguster le meilleur lassi d'Inde à Pankaj, celui de Blue Lassi Shop, et lui, rêve de se baigner dans le Gange (j'en ai froid dans le dos).
Le soir, nous nous arrêtons prêt de Sasaron, après une journée de 555km. Je n'ai pas pris de douche depuis 48h, j'ai les genoux en compote, la colonne vertébrale en miette et des furoncles aux fesses, vive la moto! Heureusement, je n'ai plus du tout mal à la poitrine.
C'est ce soir là, notre dernier soir avant l'arrivée que nous perdons la tente et le duvet. Nous nous en sommes rendu compte immédiatement mais nous ne les avons jamais retrouvé.
C'est finalement, le lundi 29 septembre que nous arrivons enfin à Kolkata après une dernière étape de 612 km. Malheureusement, sur la fin, les nids de poule étaient tellement nombreux, profonds, et difficilement évitables de nuit que ça a ranimé mon mal à la poitrine. Je trouve que c'est même plus violent qu'avant.
A nous Durga Puja!
Le premier jour, c'est repos total! J'ai mal partout. Je me soigne les furoncles, ouille! Miam!
Le soir, nous sortons visiter les pandales locales. Pour Durga Puja, les habitants du West Bengal construisent un peu partout des installations religieuses plus ou moins artistiques de l'histoire de Durga (une des avatars de Parvati, la femme de Shiva). C'est ce qu'ils appellent les pandales.Dans Kolkata, il y en a plus de 2000, même si beaucoup ne sont que de simples statues réutilisées année après année. Chaque année il y a un concours des plus beaux pandales. Mes deux préférés ce soir sont "l'énergie marine" et "Bouddha".
Le plus amusant dans tout ça, c'est de voir la foule d'Indiens qui s'ammasse, tous sur leur 31.
A cause de Durga Puja, tout est fermé, personne ne travaille pendant 4 jours. Les camions étaient même arrêtés à la frontière du West Bengale, bloqué pour 4 jours. A moto, nous avions doublé une longue file camions. Il me faut donc attendre pour voir un médecin. Je visite les pandales doucement, à l'écart des bousculades et mouvement de foule pour éviter des douleurs à la poitrine.
Le lendemain après-midi, nous allons mangé chez Deepak et Ipsita. Ils sont originaires d'ici et sont venus pour le festival avec Jadou. Je suis très content de les revoir. Ils ont emmené avec eux leur invité CS du moment, une indonésienne qui s'appelle Zuki. Nous visitons tous ensemble, deux pandales. On s'amuse bien! Je les aime beaucoup tout les trois. Pankaj s'entend bien avec eux aussi. Nous dînons et ils m'invitent à revenir les voir à Hyderabad. Je les remercie pour l'invitation mais nous savons bien que ce n'est plus vraiment sur ma route.
Pankaj sort ensuite avec des amis. Moi je suis épuisé par la douleur, je dors.
Nous visitons encore d'autres pandales le jour suivant, avec Zuki et deux amies à elle. Pour ma part, ce sont les dernières. Trop de monde, trop d'attente, trop de bousculade pour ne profiter de l'installation qu'un brève instant avant de céder la place. Ca a été du sport de prendre des photos je vous le dis.Ce n'était pas tout a fait ma dernière expérience de Durga Puja puisque j'accompagne le lendemain matin tôt, la mère de Pankaj et son neveu à une cérémonie, au Pandal bouddhique justement. Pankaj dort.
En ce jour particulier, il faut manger de la chèvre. Nous allons donc au marché et préparons un diner un peu spécial pour nos invités. Nous recevons les filles d'hier et Julien (des froggies).
Les aventures de Froggy, c'est le seul blog de voyageurs que j'ai continué à lire pendant mon voyage. Alors que j'ai toujours pensé rencontrer Adrien quelque part en Afrique, je suis tellement lent que c'est finalement Julien qui me double en Asie. Grâce à mon expérience, Julien a réussi à passer la frontière entre le Myanmar et l'Inde. Je le vis un peu comme une douce revanche, merci Julien! Il faut lire son article (qu'il n'a pas encore écrit mais moi je le sais) sur cette aventure, entre le Myanmar, l'Inde du Nord et le Bangladesh, il en a bavé le pauvre.
Finalement, personne n'est venu ce soir là. Julien était trop fatigué, il est resté au centre ville. Il ne se sentait pas d'affronter l'enfer des transports publics dans Kolkata pendant Durga Puja. Les filles, je ne connais pas la raison mais ça doit être la même chose je suppose.
Je passe enfin une radio!
Rien!
Comment ça rien?
Bon tant mieux mais j'ai mal quand même vous savez.
Oui, c'est enflammé mais il n'y a rien de cassé. 3j d'anti-inflammatoires et d'anti douleur pour calmer tout ça, et hop, on oublie tout.
On oublie tout, on oublie tout, oh là, pas si vite, pendant le trip à moto, j'ai attrapé des champignons tropicaux. Je n'en parlerai pas trop dans les prochains articles mais sachez que je les ai gardé longtemps ces petits compagnons. 5 mois! On s'en débarasse en ayant une hygiène parfaite, deux à trois douches par jour (j'ai manqué d'exploser de rire quand le docteur m'a annoncé ça), en séchant bien, en évitant de suer (évidemment...) et en mettant de la crème une à deux fois par jour (alors des crèmes, pour en mettre, j'en ai mis des tartines). J'ai cru m'en débarrasser plus d'une fois mais ça revenait d'un coup, en une nuit, alors que je continuais à mettre de la crème. Le truc chiant quoi.
Heureusement, pendant les 5 mois de champignons sur le torse, je n'ai pas eu d'eczéma au même endroit. Je préfère ne pas penser si les deux s'étaient cumulés.
Julien est venu passé une soirée avec nous avant de prendre son train pour Chennai. Nous assistons à la dernière cérémonie de Durga Puja, l'Immersion des idoles. Toutes les statues de Durga sont immergées dans l'eau. Normalement la religion voudrait qu'elles soient plongées dans le Gange mais aujourd'hui, ce n'est plus possible. La religion a évolué la dessus. L'eau des bassins fait tout aussi bien l'affaire. Sur la question des castes en revanche....
Nous buvons du vin rouge, du Madera, un vin indien assez sympa pour son prix. Ce sont mes amis de Mumbai qui m'avait fait découvrir ce vin quand nous étions au Ladakh. Pankaj voulait goûter au vin.
A la fin du film, Pankaj s'endort alors que Julien et moi discutons du voyage, de nos aventures, de nos histoires d'amour dans le voyage, de politique, d'écologie, d'Adrien, du retour en France (puisqu'il est sur le chemin du retour, il a RDV à Noël avec sa famille), du travail. A un moment donné, je demande qui a bien pu allumer la lumière. Julien rigole. C'est le soleil qui se levait. Je l'accompagne au bus pour qu'il aille attraper son train pour Chennai (l'ancienne Madras). Bon vent l'ami! Rentre bien (après tes détours au Sri Lanka et en Iran).
(La photo illustre bien un réel problème en Inde, prise à l'accueil de la clinique).
J'accompagne Pankaj plusieurs jours de suite à son bureau pour envoyer les photos sur le serveur de mon site internet. Malheureusement, je découvre que mon site affiche de nouveau page blanche.
J'étais à deux doigt de renoncer. C'est là que j'ai eu l'idée de regarder du côté du site internet de ma mère. C'est alors que j'ai trouvé ce méchant vicieux virus, et que j'ai pu le détruire à coup de "Delete". Plus qu'à tout recommencer et c'est bon. Depuis le site fonctionne de nouveau convenablement (enfin pour ma part, je suis content même). Il n'est peut être pas parfait, pas forcément des plus design mais il ne bug pas trop je crois et il s'affiche sur tout les écrans (juste un petit soucis avec l'affichage des photos sur les ordinateurs de poche), donc ça me va.
Un autre Puja a lieu en octobre à Kolkata, Laxmi Puja (j'ai oublié qui était Laxmi). C'est plus simple cette fois, juste une petite cérémonie à la maison. Ils font venir un cler hindou pour animer le rituel et les prières. Des chants, des prières, des pétales de fleurs et des gouttes d'eau pour asperger les idoles des dieux de la maison. Un nouvel idole de Laxmi a été achetée pour l'occasion. Nous avons perdu la bouteille contenant l'eau du Gange en même temps que le duvet et la tente. Dommage car sinon le rituel aurait eu plus de valeur.
Valeur de quoi, je ne sais pas...
Il est alors temps pour moi de retourner à Delhi avant de quitter l'Inde via le Pakistan ou la mer (je n'ose pas lister la dernière solution). Je sais déjà que je me lance dans une mission impossible. Partout sur Internet, il est dit que Delhi ne délivre plus de visa pour le Pakistan. Déjà à Kathmandou je n'avais pas réussi à en obtenir un. Deuxièmement, je sais qu'il est interdit d'entrer ou de sortit de l'Inde par la mer depuis les attentats de Mumbai, à l'exception des iles Andamman.
Pour voir plus de photos, cliquez sur Kolkata.
Commentaires
Et cette nuit blanche à discuter jusqu'au lever du soleil chez Pankaj !
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