Quand j'arrive à Hong-Kong (HK), le jeudi 8 novembre 2012, c'est d'abord un sentiment de surprise qui domine. Qui a dit que HK était une petite ile, sans place ou seule régne une énorme ville? Et bien ce n'est pas du tout ça!
Certes, HK est une ile, mais elle n'est pas si petite et surtout, il y a beaucoup de place réservée à la nature, aux collines et au bord de mer. La ville n'est qu'une partie de l'ile et il est assez facile de sortir de la ville pour prendre un bol d'air, même depuis l'extrème centre ville.
C'est ainsi qu'arrivant par un petit poste frontière, je suis bien étonné en en sortant de me retrouver sur une petite route, au milieu de ce qui semble être la campagne. J'essaie donc de me rendre "en ville" en stop. Et comme mon entrée en Chine, celle ci est tout aussi incroyable. Comme d'habitude maintenant depuis deux mois, je me positionne à l'entrée de l'autoroute pour faire du stop. Pas même 2 minutes ont le temps de s'écouler qu'un policier en moto vient vers moi. Il m'explique gentiment, mais cette fois dans un anglais parfait, et avec fermeté, qu'il est formellement interdit de faire du stop à HK et que de toute façon les voitures n'ont pas le droit de s'arréter. Impossible de faire comme en Chine, celui qui ne comprend pas. Il appelle une voiture qui m'emmène à la première station de train/metro (à HK c'est la même chose). On peut donc presque considérer que j'ai fait de l'autostop en voiture de police, non? Ce sera ma seule voiture.
Quand j'arrive au centre ville, j'appelle Connie, mon seul contact ici. Elle est incroyable, en plein milieu de la journée, elle se rend disponible pour me rencontrer et me donner un double des clefs de son appartement. Je vais donc chez elle, seul. Elle me rejoind le soir. Petite anecdote, elle avait oublié de me dire qu'en plus des deux verrous fermés à clef, à HK, les portes ont un petit loquet qu'il faut débloquer, caché en bas de la porte. Il a donc fallu que je trouve de l'aide en la personne de Yuhier, un sud américain venu travailler ici, attiré par les plus hauts salaires et les très faibles taxes de HK.Connie est une personne très intéressante, Etats-uniennes d'origine chinoise, elle a une vraie double culture ce qui n'est d'ailleurs pas toujours compris par ses pairs (états-uniens et chinois). Elle aime beaucoup voyager. Elle aime rester longtemps là où elle va pour y travailler et vivre le lieux. Cela fait par exemple 3 ans qu'elle est à HK. Elle aimerait bien aller en France la prochaine fois.
Je reste trois jours chez Connie à gérer les photos et rédiger deux articles sur la Chine. Le dimanche, je me joins à elle et ses amis pour un petit trek dans les collines que l'on peut rejoindre depuis le centre ville. Si malheureusement on marche tout le long sur un chemin goudronné, on est rapidement dans les collines, au milieu de la verdure, entourée de retenues d'eau. C'est chouette même si il fait très chaud.
Pendant le week end, j'ai réussit à joindre Cécilia via la plateforme HelpX. Contre un peu de ménage, la vaisselle et un peu de cuisine de temps en temps, surtout de la pâtisserie, je vais rester chez elle deux semaines entières. J'y termine d'écrire tous les articles sur la Chine et ainsi rattraper mon retard. Et surtout, j'enverrai plus de 300 emails à tout ce qui touche de près ou de loin les bateaux à Hong Kong, d'abord les voiliers mais aussi les ferrys et les cargos. J'espère donc repartir de HK par la voie des mers, Taiwan, Thaïlande, Malaysie, Philippines, peut importe.
En plusieurs fois, je traverse toute la ville pour aller dans les yacht club raconter mon histoire et déposer des annonces. Malheureusement tout le monde me répondra comme d'une seule voix : "Winter is coming" (j'avais l'impression d'une réplique de série télé, cf Games of Throne). Un mois plus tôt, je pouvais encore trouver des voliers mais mi novembre, ils sont déjà tous plus au sud. Effectivement, en 3 semaines à HK, je n'ai reçu aucune réponse positive.
Cécilia est une fille de Hong-Kong (de la ville) qui a grandit dans un certain luxe, l'accès facile à tout, en tout instant. Cependant, à 28 ans, elle décide de voyager. D'abord en Espagne et en Inde (ce qui l'a beaucoup interrogé) et enfin en Nouvelle Zelande, pays qui l'a complètement subjugué. Elle ne cesse d'en parler, à tel point que je ne cessais de lui répéter : "pourquoi être rentrée? et surtout pourquoi ne pas y retourner?". Pour des raisons familiales, elles se posent beaucoup de questions en ce moment et je crois que c'est la raison qui la retient ici.
Elle est très gentille et très curieuse. Tous les soirs, nous avons un bon repas, du vin et de longues discussions. Artiste peintre, designer, elle vit dans un autre temps (monde). Chez elle, on se couche à 3h et se lève à midi tous les jours. Elle m'a emmené au marché, au théatre et plusieurs fois au restaurant.
Sa mère est d'une extrème gentillesse, elle aussi. Toujours souriante, elle rentre tard le soir d'une longue journée de travail dans la finance pour discuter un peu et nous souhaiter bonne nuit. Coquette, je la soupsonne de ne pas avoir céder à la tentation de goûter ma mousse au chocolat, en revanche elle a beaucoup aimé un cookie, et surtout les pains que j'ai pétri pour elles. Elle m'a invité au restaurant pour un diner familial. C'est ainsi que j'ai mangé, sans doute pour la première fois de ma vie, dans buffet d'un restaurant quatre étoiles.
Le samedi 24 novembre, j'ai enfourché un mauvais vélo, prété par les voisins de Cécilia, afin de me joindre au groupe qui accompagne Minghai Lee dans sa dernière étape. Vous vous souvenez, le jeune hongkongais qui rentrait chez lui depuis Berlin à vélo. Je l'avais rencontré au Kazakhstan, d'abord à Astana, hébergé tous les deux par Galim, puis sur la route vers Almaty. Il était drôlement surpris de me voir ici. On n'a malheureusement pas tellement eu le temps de discuter pour plusieurs raisons. Si au début j'arrivais à suivre le groupe car je suis plutôt en bonne condition physique, au bout d'un moment, avec ce VTT, ses gros pneus plats, toutes ses supensions qui pompent l'énergie, le dérailleur cassé (vitesse fixe sur petit plateau, petite vitesse) et le pédalier qui vacille, j'avais du mal à suivre les vélos de routes... et puis il était occupé à poser pour les photos, et à répondre aux interviews pour ses sponsors et enfin, un peu pressé de rentrer à la maison sans doute.
En revanche, c'est à cette occasion que j'ai rencontré Osman.
Osman est un sympathique jeune hongkongais qui aime voyager à vélo. Il aime avant tout le vélo d'ailleurs. Il a déjà fait l'aller-retour jusqu'en Malaisie.
Il m'invite à terminer mon séjour à Hong-Kong chez lui. Car en effet, après plus de deux semaines de recherche et d'attente, j'ai décidé de repartir par la voie des terres. J'ai fait ma demande de visa à l'ambassade chinoise deux jours plus tôt et je devrais obtenir mon précieux sésame mardi matin. Pour l'obtenir, il a fallu que je fournisse, comme au Kazakhstan, tout un tas de papiers, tous autant inutiles les uns que les autres sauf à faire chier et montrer que ce sont eux qui ont le pouvoir. Cette fois, impossible de faire des faux (voir mise à jour de l'article au kazakhstan) car j'ai un peu trop dit ma manière de penser à Mr le Consul. J'ai donc mon billet de bus pour Guangzhou mercredi prochain.
Il vit à la limite de la ville, là où ça ne coûte pas trop cher (à HK c'est le foncier qui régit tout), dans un petit duplex près d'un cours d'eau. Loin de tout, il se déplace à vélo tout le temps. Chez lui, c'est aussi son bureau. Il a démarré une entreprise d'import/export vers l'europe de matériel électronique, du pas cher chinois de mauvaise qualité, au bon moyen de gamme taiwanais ou malaysien à peine un peu plus cher.
Son rêve est d'être un jour pilote. Deux possibilités s'offrent à lui, étudier en Nouvelle-Zelande l'aviation civile ou s'enrôler dans l'armée du Royaume-Uni. Pour l'une il a besoin d'argent, pour l'autre, il doit d'abord faire ses preuves de bon citoyen britannique (il est de Hong-Kong malgré tout) en servant d'abord 4 ans comme simple soldat avant de pouvoir candidater à l'école des pilotes.Quand je l'aide à conditionner ses paquets, je reste interdit. Nous devons remplacer tous les sachets plastiques qui emballent les cables et le chargeur de la tablette chinoise. Ils ne font pas assez "propres" pour les standards européens. Si il ne les change pas, il prendrait le risque de retours pour "faux neufs". Les petits Européens que nous sommes feriont des remarques négatives sur son profil Amazone comme quoi il vend de l'occasion et non du neuf, juste à cause de la qualité des plastiques. La blague!!! On doit donc jeter tous les emballages plastiques pour en remettre d'autres qui seront jeter à leur tour quand le client final recevra son paquet. Je suis écoeuré! Et pour finir, on rajoute un suremballage autour de la boite carton pour faire "mieux"...
Un jour qu'il était parti en Chine pour l'après-midi, acheter du matériel, son père est venu me chercher pour m'inviter à manger chez eux. Osman ne nous a rejoint que plus tard dans la soirée. Les parents d'Osman sont nés en Indonésie. J'ai donc eu la chance de manger indonésien ce soir là, c'était délicieux! Et pour en rajouter un peu plus à cette incroyable soirée, le père d'Osman a ouvert un petit bordeaux, le luxe :-) Une fois de plus, je suis témoin d'une grande générosité et sujet d'une gentille attention.
Je revois une dernière fois Cécilia le dernier soir car elle souhaite nous présenter un ami journaliste reporter TV qui voyage partout. Il a dernièrement fait un reportage sur les pays qui ont vécu récemment la guerre au Moyen Orient (Géorgie inclus :-).
Mercredi 28 Novembre, je repars donc pour la Chine, direction Guangzhou, en bus puisque j'ai mon ticket. Je retrouve Fan, le patron de l'entreprise de signalétique qui m'avait déjà aidé à l'aller. Avec sa femme, ils m'hébergent, m'invitent au restaurant et lui m'aidera à obtenir mon billet de train pour Nanning. En effet, en regardant une carte, les lignes de métro et de bus, il m'a semblé très difficile de quitter cette agglomération en autostop. Et puis il pleut et d'après la météo ce n'est pas près de s'arréter. C'est donc après une nuit de train que je reprends l'autostop sur les autoroutes chinoises à la sortie de Nanning.
Cela commence super bien avec une première voiture qui m'emmène jusqu'à Tiandong (180km). Ce sont des concessionaires Peugeot. Ils insistent donc pour inviter le petit Français à partager leur déjeuner. L'après midi, ce sera moins facile, il me faudra 5 voitures et un peu plus de trois heures pour faire 70 km jusquà Baise. Tous aussi gentils les uns que les autres, ils insistent pour me donner quelque chose, de l'eau, des morceaux de cannes à sucre ou pour m'emmener à la station de bus. Heureusement, à cinq heure du soir, alors que la nuit arrive et que les nuages sont toujours aussi menaçant une dernière voiture m'emmène jusqu'à Yanshan (300km de plus).
Ce couple d'enseignant de Chengdu rentre de vacance. Ils m'invitent pour le diner, à dormir à l'hôtel et pour le petit déjeuner. Décidément, qui a dit que les "Chinois" étaient égocentrique? :-) (voir prochain article sur la Chine).
Le lendemain, ils m'avancent encore d'une bonne centaine de bornes. J'enchaine ensuite quatre voitures pour arriver à Shiping en passant par Kayuan, Gejiu, et Jianshui. Là, l'autoroute étant bloqué, on m'explique qu'il faut que j'emprunte l'ancienne route. Je dois marcher une bonne heure avant de sortir de la ville (du village pour la Chine).
Un quinquagénaire pékinois me prend, mais pas en "stop". Jamais, au grand jamais, depuis l'expérience au Kazakhstan, je ne monte dans une voiture sans vérifier que le conducteur n'attend pas d'argent. Cette fois, parce que c'était une voiture de luxe, parce qu'il avait l'air sympathique et parce qu'il allait directement à Jinghong (ma déstination finale en Chine), j'ai oublié. Erreur!Il ne parle pas un traitre mot d'anglais, la conversation est impossible! Il ne fais aucun effort pour comprendre mes quelques mots de chinois.
On s'arrète à Yuanjiang pour dormir. Il choisit l'hôtel, 60Y la nuit. Si je suis prêt à payer pour moi, je ne m'attendais pas à devoir payer pour lui... devant mon incompréhension, il a finalement payé pour nous deux. J'ai pas compris pourquoi il a refusé mes 60Y. Au restaurant, je ne me sens pas très bien (je suis déjà allé trois fois aux toilettes dans la journée) mais pour lui faire honneur, je mange avec lui. Je ne bois en revanche qu'une bolée d'alcool de riz. Lui, avec juste une bière de plus, il est complètement saoul et du coup, refuse que je paye l'addition. Je prends d'abord ça pour de la gentillesse même si, par ces manières, il m'apparait déjà plutôt comme un grossier personnage. Il éructe tout le temps, crache, parle fort, regarde tout le monde avec suffisance ou tout simplement les ignore, une caricature que je n'avais vu jusqu'à présent que de loin. Venant de Pékin, il reprend tout le monde sur leur accent ou leur dialecte. J'en suis sûr car il ne cesse de dire "Je ne comprends pas" (phrase que je comprends) et de les faire répéter jusqu'à ce que les autres prononcent exactement comme lui... Pendant la nuit, alors que je suis malade, j'ai de la fièvre, je tremble, j'ai des courbatures, j'ai du mal à dormir (pas très envie d'aller à l'hôpital), j'essaie de me convaincre que ce n'est rien et certainement pas le paludisme. Lui de son côté, il allume la lumière, se lève, fait beaucoup de bruit dans la salle de bain, revient, joue avec son téléphone portable, comme si je n'étais pas là... aucune considération!
Et le lendemain matin, après qu'il a fait laver sa voiture de fond en comble, et alors que je suis complètement patraque, j'ai dû, le temps du nettoyage, porter mon sac car il ne le voulait pas à l'intérieur, il m'abandonne sur une aire d'autoroute après qu'il a compris que je n'étais pas solvable pour payer le plein d'essence (la bagatelle de 300Y)... Adieu monsieur!
Heureusement, avec l'aide de deux camioneurs, d'un policier qui ne voulait plus me voir sur l'autoroute et qui a arrété deux gars, et enfin d'un dernier couple dont la femme s'inquiétait de mon sort une fois arrivé (hôtel?), je rallie Jinghong en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire :-) Et puis dans le camion, j'ai dormi tout mon saoul et j'ai retrouvé la forme, Youpie!
A Jinghong, je mets un peu de temps à trouver le "Bada College hotel" indiqué par mon guide, car je cherchais un hôtel et non pas une université comme le laisse pourtant suggérer le nom (College en anglais signifiant Université). C'est en demandant ma route à une étudiante devant l'université qu'elle m'a dit : "C'est là!".
Malheureusement, les chambres ne sont disponibles que pendant l'été, quand les étudiants sont absents. Toutefois, c'est en demandant des renseignements que je rencontre Han Fei, un étudiant autodidacte, qui d'abord m'a invité à utiliser son internet pour chercher un hôtel, puis m'a tout simplement invité à rester quelques jours dans sa piaule d'étudiant. Il préfère louer une chambre (plus cher) au sein de l'université, afin d'être en contact avec le monde universitaire mais ne pas aller en cours, plutôt que de s'inscrire à l'université, suivre les cours et avoir un lit en dortoir (pour très peu cher).
En ce moment, il apprend le Thai. Après presque deux ans, il donne déjà des cours à d'autres étudiants. En seulement un an de contact avec un Canadien qui vivait ici, sans jamais avoir pris de cours, son anglais est relativement ok, meilleur que celui de la plupart des Chinois en tout cas.
Avec son amie Xie Xinyi, je découvre la ville de nuit et ses marchés nocturnes.
Ils cuisinent chinois, je cuisine français. Cette fois ce fut simple, salade, patates sautées et tomates à la provençale avec les ingrédients du bord.
Je ne pensais rester qu'une journée à Jinghong, car je souhaite rejoindre la Malaisie le plus vite possible. Je dois préparer mon voyage dans les pays d'Asie du Sud Est que je vais faire avec Philippe. J'aurais aussi, peut être, s'ils obtiennent leur droit de sortie du territoire saoudien, le plaisir de passer Noël avec mes parents, et peut être aussi mon frère.
Malheureusement, la nuit de mon départ, j'ai eu un gros mal de tête et je n'ai pas bien dormi. Je reste donc un deuxième jour. On est allé au marché, j'ai terminé cet article et on a joué au ping pong.
Je sors de Chine pour entrer au Laos le mercredi 5 décembre.
Commentaires
Pas de quoi rire c'est sûr, mais je vois que tu restes positif, c'est bien. C'est comment Adélaïde?
Demain, je pars avec Philippe, sa Julie et Cécile pour un trek de 4j dans la jungle. Lundi, on repasse à KL car Julie devra retourner au boulot. Nous 3, on partira alors pour 15j à moto en Malaisie, un avant goût du reip en Asie du Sud Est.
La biz frérot et donne des news de ta jolie playmobile et de ton voyage.
Comment vont les choses en France? à Marseille? à Canet Barbes? Avez-vous eu de la neige avec cet hiver incroyable? Comment vas-tu?
S'il te plait, passes le bonjour à tes camarades et amis de ma part.
YoGo
还记得我吗?现在在哪里啊?
过得好吗?你的旅行还顺利吗?
@韩飞 : same, who are you? I can't read chines. Google translate say that you are in Laos to work and I can contact chang
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