A Nong Khai, en attente de la fin de notre visa thaï, et surtout de la date du vol que Philippe a réservé pour retourner voir sa chérie quelques jours, nous paressons. On visite la ville, ses temples, le jardin de Luang Pu Bunleua Sulilat, un sculpteur fou qui a érigé là, d'immenses statues en briques et béton, et un peu les alentours. Malheureusement, nous n'avons pas l'occasion d'aller rendre visite à mon ami Ek, car il habite un peu loin, et surtout, il est en déplacement jusqu'à l'avant veille de notre départ. On le croisera tout de même pour un petit déjeuner, avant qu'il ne parte pour... Chiang Mai!!!!????
Nous entrons au Laos le 8 Mai, mais avant ça, pour sortir de la Thaïlande, nous devons payer une amende de 1000 baht (un peu plus de 30$) car nous sommes en retard. En réalité, pas nous, car nous avions bien calculé notre coup, mais nos motos sont en retard, et même bien en retard puisqu'elles n'avaient le droit de rester sur le territoire qu'un seul mois. Dans l'absence de cette information, nous n'avons point pris le soin de les faire réenregistrer à un autre poste frontière. Allez savoir pouquoi les véhicules n'ont pas droit à la même durée de séjour que leurs propriétaires... Heureusement, il est possible de les réenregistrer sans avoir besoin de sortir du pays, ce qui dans le cas inverse entrainerait la perte d'un mois de visa.
Nous qui étions si heureux de notre séjour en Thaïlande et surtout de l'accueil que nous avions reçu, le dernier instant nous fait un peu grincer des dents. Payer une amende pour laquelle on ne se sent pas fautif, c'est toujours un peu râlant. J'espère en tout cas, que ce problème remontera suffisament haut dans la hierarchie pour qu'une adéquation des durées de visas et de droit de douane se fasse. En attendant, amis motards et conducteurs de voitures étrangères, faites attention à cette règle.
L'entrée au Laos, n'est pas aussi simple que dans les pays voisins, on reconnait comme un arrière goût de l'administration française : et un papier par là, et un tampon à cet autre bureau, puis vous devez payer là bas, et une dernière vérification à la fin... On se dépèche de souscrire à une assurance pour en finir avec cette journée administrative avant d'arriver enfin à Vientiane et se plonger dans le Laos.
On s'installe pour une nuit dans une guesthouse qui nous a été conseillée par un Suisse rencontré le matin même, non pas tant pour les qualités des lieux, que pour son voisinage immédiat, un très sympathique bar français. De bières en conversations, nous jouons au blind test, résoluement année 80 (/90).
Le lendemain, Philippe s'envole pour Kuala-Lumpur, retrouver sa dulcinée. Il revient le 14.
En attendant, je m'enferme dans une autre guesthouse, laquelle, pour le même prix, mais sans A/C, offre un bon wifi, et je travaille d'arrache pied pour redonner enfin à mon site internet sa fonction multilangues. Avis aux traducteurs :-)
J'y passe de nombreuses heures dont une nuit blanche.
Le lendemain de cette fameuse nuit blanche, je retourne (j'y étais passé 4j auparavant) à Sunshine school pour savoir ce qu'il en est de ma proposition.
Il s'avère que cette semaine est la dernière semaine de cours avant les examens finaux. Ces derniers précèdent les grandes vacances au Laos. Les professeurs, très occupés, n'ont donc pas eu le temps d'en parler entre eux. La décision est prise sur le moment et je suis invité à faire ma présentation immédiatement...
Heureusement, j'avais pris mon ordinateur avec moi pour aller à la poste, afin de pouvoir recopier des adresses.
Les enfants sont timides et j'ai du mal à les faire questionner. Par contre, le lendemain, quand je viens "récupérer" les dessins, qui ne sont pas prêts, et qui doivent donc être dessinés, ils m'invitent à déjeuner... dans leur classe. C'est ainsi chez eux, un délégué va chercher la tambouille à base de riz, et ils mangent en salle de classe avant de sortir en récré.
Philippe arrive le lendemain, le 14 Mai, mais nous ne partons que le 16 au matin car j'aimerais beaucoup assister en streaming à la soirée de lancement de la plateform TWAM. Je suis très déçu, que pour des raisons techniques, nous n'ayons pu en profiter à distance. Je suis sûr que c'était une très belle soirée.
Nous en avons profité pour visiter le centre COPE qui traite du problème des bombes à sous munitions qui ont été largement déversées sur le Laos. Pendant les neuf années de la guerre du Vietnam, et alors que le Laos était politiquement neutre, les étatsuniens ont effectué un raid aérien toutes les 8 minutes sur le Laos et ont largué 2 millions de tonnes de bombes pour un coût estimé de 2,2 millions de dollars par jour. "Quand on aime on compte pas" dit Philippe avec ironie.
Notre itinéraire est simple, une boucle au Nord avant de descendre vers le Sud, vers le Cambodge, en suivant les rares axes goudronnés.
Rien ne sert de courrir, il faut partir à point, nous dit la fable, alors, l'étape de reprise est tranquille. Direction KM52, le nom de ce village lui vient du fait qu'il se trouve à 52km de Vientiane. Quelle inspiration les colons français ont eu ce jour là :-) Mais avant ça, nous nous arrétons à Sikeut pour un déjeuner de retrouvailles. J'ai rendez-vous avec Oui et sa soeur. Oui est le camioneur de la cimenterie du Laos qui m'a permis de ralier Vientiane, après que le Chinois m'ait laissé à Viang Vien. Je lui avait promis de revenir déjeuner laotien avec lui et sa soeur, et j'aime bien tenir mes promesses. On mange un excellent repas, un des meilleurs de notre séjour au Laos, du poisson grillé, épicé, avec riz et légumes, bien sûr en excellente compagnie.
A KM52, j'ai rendez-vous avec un lycéen contacté par couchsurfing. Il veut rencontrer des étrangers pour améliorer son anglais. N'ayant pas son numéro de téléphone, nous nous arrétons dans une guesthouse. Trout m'envoie le numéro de son frère dans la nuit. Pas de wifi, comme partout au Laos, mais heureusement, Philippe a contracté un abonnement 3G avec son téléphone pour le mois. J'abandonne Philippe, malade, cloué au lit, pour aller rencontrer ces deux frangins.
Le grand frère, Soukhaza, 18 ans, en plus du lycée, étudie l'anglais dans une école privée. Il en fait profiter son frère, mais aussi les autres enfants de son quartier en donnant des cours à son tour. Ainsi, après quelques heures de discussions avec les frangins et leurs amis, je me vois proposer d'animer les trois dernières classe de l'année de 17h30 à 21h (dessins inclus). La semaine prochaine ce sont les exams, il n'y aura donc pas de cours privés, et ensuite ce seront les grandes vacances.
Le lendemain, nous rejoignons Viang Vien. Nous faisons un premier arrêt dans le restaurant qui fait face à la future nouvelle cimenterie, où mon ami chinois qui m'a fait traverser le Laos m'avait déposé. J'ai toujours le double de la clef de son camion. Je la laisse au propriétaire des lieux après lui avoir expliqué le problème et lui avoir donné une photo de Li Tsu Yuan.
Ensuite, nous nous rendons à la guesthouse du projet Sae Lao, dont Elodie nous avait vanté les mérites. Nous aurions bien aimé être volontaire pour ce projet mais, d'une part, il faut rester au moins une semaine (il ne nous reste déjà plus que trois semaines) et surtout, il faut payer pour être volontaire. Certes, 100.000 kip soit 10€/jour, ce n'est rien pour le touriste qui a déjà payé une fortune pour traverser le globe, et qui a besoin d'alléger sa conscience d'Européen privilégié et de pollueur impénitent, mais le volontariat payant reste, à mes yeux de voyageur, une aberration. Les pauvres ont moins de droits, et bientôt, ils n'auront même plus celui de pouvoir donner un coup de main...
Pour autant, Sae Lao est un beau projet humain, écologique et qui a des retombées extrèmement positives sur la communauté. Bravo!
Nous ne restons pas à Viang Vien, et nous repartons juste après la visite des lieux du projet et une petite baignade dans le Blue Lagoon, point d'eau très touristique qui offre un peu de fraicheur. Nous nous dirigeons vers Luang Prabang. Nous n'atteignons pas notre étape du jour, Phoukhoun, à cause de la météo. Nous nous arrétons à temps dans un tout petit village. On nous propose de dormir dans l'école.
Il y fut difficile de trouver à manger. La nourriture fut d'ailleurs toujours un problème au Laos, chose inconcevable pour qui a voyagé dans les autres pays d'Asie. En dehors des soupes de nouilles, il n'y a pas beaucoup de choix, et surtout pas pour qui a un petit budget. Le Laos est très cher, deux fois plus que ces voisins thaï, chinois et malaisiens.
Le lendemain, à 7h10, nous avons déjà tout remballé afin de quitter les lieux tôt. Cela n'empèche pas les écoliers de nous surprendre. Ils sont en avance de presque une heure!!!!! Sont ils si pressés de commencer leur première journée d'examens?
Nous laissons les écoliers à leurs interros pour avaler 180 km de route sineuse à travers les montagnes laotiennes, montagnes que nos brelles ont vaillament surmontées, montagnes qui nous ont offert de ces paysages dont on ne se lasse jamais, verdoyants, luxuriants, vallonés mais jamais encaissés.
Nous rallions Luang Prabang.
Les jours suivant se ressemblent et nous roulons de chefs lieu en petits bourgs, de Vieng Khom à Vieng Thong (village le plus éloigné de Kuala Lumpur de notre voyage, désormais, nous sommes sur le retour), Phou Lao, Muang Khan et Phonsavan. Les jours se ressemblent mais les paysages nous surprennent toujours au détour d'un virage.
Et les petits Laotiens nous regardent passer depuis le pas de leur porte, en bord de route, à moins qu'ils ne jouent au sport dangereux qu'est la luge sur route. Toujours content, ils nous saluent avec un geste de la main et crient "Farang, farang, hello, hello". Merci les enfants pour tous ces sourires. Si seulement, vous pouviez ne pas copier vos parents, et comme les Thaï, une fois adulte, garder ce sourire et cet accueil.
A Phonsavan, nous nous accordons un jour de repos pour visiter un des sites de "la plaine des jares". J'en profite pour donner mon sang à la croix rouge, chose que je n'avais pas fait depuis plus d'un an :-( Et nous goûtons enfin le fameux raab (ou laab ou laap, lap voir d'autres orthographes...), plat national de viande cuisinée avec des herbes.
Enfin, dernière étape de montagne pour ralier Paxsan et rejoindre le Mékong.
Fini les mauvaises routes, finis les plaques de pistes qui se dévoilent au dernier moment, au détour d'un virage, fini les bosses, les trous qui, à chaque fois vous font comme une décharge électrique dans le dos, et me faisait jurer "Shit, my computer". Bravo les pépètes! et merci mon ordi d'avoir survécu, et bravo aussi un peu à nous!
On se repose un peu à Paksan, dans une charmante guesthouse dont le patron parle français. Il a de la famille en France.
On enchaine Tha Khaek, Savannakhet, deux villes en bord du Mékong à l'architecture coloniale, avant de rejoindre Pakse, la grosse ville du sud du Laos.
Après un bon massage pour remettre nos dos en état et une journée de jeûn pour calmer nos estomacs, nous nous rendons à Champasak, qui fut en son temps, capitale du royaume du Laos. Ell est surtout connu pour abriter pas loin les vestiges du Wat Phou, un peu le Angkor Wat du Laos. C'est d'ailleurs toujours un lieu de culte, non plus hindouiste mais bouddhiste. Chaque année, lors de la troisième lune, les moines officient une importante cérémonie religieuse.
Aujourd'hui, il fait chaud, il n'y a pas grand monde, alors, à l'altitude du sanctuaire, on profite de l'air plus frais et on admire la vue sur les deux palais, les bassins, la plaine et le Mékong. Ce paysage devait inspirer la confiance, et peut être des envies de grandeurs aux souverains qui venaient prier ici pour la prospérité de leur royaume.
Nous finissons notre séjour aux 4000 îles. Cependant, si nous souhaitions nous amuser sur les petites îles de Don Det et Don Khon, conseillées par le Lonely, nous fûmes très mal accueillis par les passeurs, et nous nous sommes donc sommes rabattus sur la grande ile, Don Khong.
En effet, le matin même du 2 juin, pour traverser le fleuve dans sa largeur, de Champasak à Ban Muang, le passeur nous a proposé ses services pour 20.000 kip chacun (avec moto). Il faut d'ailleurs voir sur quelle embarcation, nous avons traversé, à 8 et trois motos...
L'après-midi, pour traverser d'un bord du fleuve à une île au milieu, la fameuse Don Det, les passeurs, associés en un genre de syndicat monopolistique, les autres bateaux n'ont pas le droit de prendre les touristes, nous demandent 30.000 kip sans les motos, 10.000/j pour les faire garder, ou 50.000 pour chacun avec moto... Du coup, on se passera de ces îles, certes conseillées dans le Lonely de 2007, mais qui, aujourd'hui, semblent être ultra touristiques... Mais surtout, au même endroit, Philippe s'est fait voler ses gants de moto. Nous partons, déçus de l'hatitude de ces Laos et un peu triste. Heureusement, nous trouvons notre bonheur à Don Khong, une petite guesthouse sympathique, faisant face à des restos sympas en bord de Mékong.Nous restons ici jusqu'au 5 juin, jour que nous attendons pour entrer au Cambodge, et ce, avec impatience, pour redécouvrir, quand bien même elle se soit améliorée au sud du Laos, une meilleure cuisine... les noodles soupes et le sticky rice, nous ont littéralement gavé ce dernier mois :-)
Secrètement, j'espère aussi retrouver des visages plus avenant et souriant, comme ceux auxquels je m'étais habitué en Thaïlande et en Malaisie.
Certains pourraient trouver mon avis sur le Laos un peu négatif, je rappelle que c'est le mien et que ça n'engage que moi. C'est ce que j'ai vécu et ce que j'ai ressenti. C'est aussi en parti dû à notre manière de voyager un peu expéditive, trois semaines dans un pays, cela ne permet de le voir qu'en surface, et surtout, pour la première fois, nous n'avons pas même passé une soirée avec des locaux, encore moins partagé leur quotidien pendant quelques temps.
J'ai oublié de vous prévenir pour les derniers pays, mais j'y repense pour le Cambodge. Si vous souhaitez recevoir une carte postale depuis Phnom Penh, j'y serai du 20 au 24 juin. Merci de me le faire savoir au plus tard le 15 juin 2013. En tant que supporter du concept de monnaie libre, monnaie dont la création monétaire passe par un revenu inconditionnel, je vous propose de m'acheter ce service à travers la première monnaie de ce type, la Monnaie M. Merci de ne vous inscrire qu'après avoir lu et compris le pourquoi du comment... (voir Théorie Relative de la Monnaie). Mon annonce est lisible ici.
Et si vous voulez m'écrire, et bien, il est déjà trop tard... Par contre, vous pouvez m'écrir en Malaisie, à Kuala Lumpur. Pour cela, envoyer votre carte postale entre le 1 et le 15 juillet à
Nathanaël Leprette
Poste Restante
Pejabat Pos Besar Kuala Lumpur
Jalan Tan Cheng Lock,
50670 Kuala Lumpur
Merci alors de me prévenir par email, pour que j'aille faire un tour à la poste centrale vérifier si j'ai reçu du courrier en Poste Restante.
Commentaires
Tu recevras du courrier à Kuala Lumpur, si tu vas à la poste.Je veux bien une carte d'un autre pays avec M-service.
Love.
Ok, j'irai à KL, merci. Pour MonnaieM, il suffit que tu t'inscrives sur le site, et puis tu regardes les offres et tu trouvera ce qui t'intéresse. J'en mettrai bientôt une pour Bangkok.
Bisous
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