P4130841 PhilippeSongkran, cette festivité du nouvel an thaï (13 au 15 avril), qui a lieu à la toute fin de la saison sèche, a pour but de rappeler à chacun les bienfaits naturels, revitalisants et rajeunissants de l'eau... et d'appeler la saison des pluies!
Dans la bonne humeur, tout le monde arrose tous les autres, toujours avec le sourire, naturel pour les Thaï, un peu moins pour les farangs (étrangers/blancs) mais qui, le temps des amusements, l'offrent facilement.
Ainsi donc, sauf à vous réfugier dans un 4x4 blindé, vous ne pouvez pas envisager sérieusement, de traverser un village, ou même une rue sans en sortir trempé.
P4130878 PhilippeLe premier jour, c'est soft, quelques barrages ci et là où l'on vous vide un seau sur la tête, que vous soyez piétons ou à deux roues.
Ne vous inquiétez pas, avec Philippe nous avons tôt fait de déambuler de point d'attaque en point d'eau, avec un gobelet chacun pour asperger les arroseurs. Nous avions, à notre avantage, pour mieux les surprendre et souvent pouvoir passer à l'offensive les premiers, d'être des farangs (on impressione les plus jeunes qui ne savent pas si ils ont le droit). Cela dit cet avantage ne durait que le temps de la première charge. Ensuite, on en prenait pour notre grade.

DSCN8112La veille, lors de notre escapade alentours, nous avions rencontré Elodie, une Belge, hypnothérapeute, qui aime à voyager dans ces régions du monde. Elle connait des karens, peuple chassé du Myanmar par la junte militaire lors de l'intégration et unification des peuples du pays :-), peuple que vous connaissez sans doute de par l'habitude qu'ont les femmes de porter d'énormes colliers pour s'allonger le coup. Ce peuple, réfugié politique (de guerre), vit aujourd'hui majoritairement dans des camps, avec un statut batard, sans droit aucun, pas même celui de cultiver les terres adjaçentes. Il vit donc uniquement du tourisme, et cela n'est pas à prendre à la légère, même si on aurait tôt fait de le qualifier de malsain. En effet, plus personne ne sait vraiment pourquoi les femmes continuent cette pratique si ce n'est que ça amène les touristes, curieux de cette bizarerie.
DSCN8121Sans la proposition d'Elodie, je ne serai d'ailleurs pas allé là-bas, mais en étant introduit, et même si je paie les 250 bath pour rester dans leur village en ce soir de nouvel an, c'est différent. Et oui, le 13 avril, cette année, les deux nouvelles années coïncident. Marrant, non?
Je ne sais plus si j'ai 25 ans, 29 ans (j'en suis déjà à mon quatrième new year cette année) ou bien encore 570 ans (nous sommes en l'an 2557 en Thaïlande).

DSCN8187Bref, on va visiter le village karen dit "principal" où à lieu la fête du nouvel an. On arrive trempé (arrosés dans les villages traversés), et malheureusement, trop tard pour que tout sèche, je garde donc des vêtements humides toute la soirée. Heureusement, et malgré la fraicheur ambiante des montagnes, je n'attrape pas froid.
On nous invite à diner, et on prend le temps de visiter le village dans son ensemble avant le début de la soirée. D'abord, certains s'entrainent pour la cérémonie du lendemain puis, on a droit à un show de chants et danses jusque tard. Nous sommes invités à dormir dans la maison d'une famille plutôt que dehors dans nos hamacs. Merci, j'aurai pris froid sinon. Notre moine à eu froid lui. Oui parce que nous sommes venu avec un ami moine, curieux et ouvert.
DSCN8223Le lendemain donc, après le petit déjeuner, au moment où les premiers rayons de soleil commencent à réchauffer le village, nous assistons à la levée du totem, cérémonie introduite par une danse circulaire autour des totems encore debouts, et qui se cloture par des offrandes de poulets au pied du nouveau totem. Les femmes n'ont pas le droit d'approcher les totems, alors nous restons avec elles, par solidarité, et parce que nous ne savons pas danser.

DSCN8260Le dernier jour de Songkran, c'est l'orgie diluvienne. Les rues sont noires de monde, des chars déambulent dans la ville et tout le monde arrose et se fait arroser. Même les plus petits sont armés, et les policiers ont intéret à être de bonne humeur ce jour là car il y a comme un parfum de douce vengeance...
Après quelques photos et quelques éclaboussures amicales, nous allons faire un tour du lac. DSCN8281Je suis invité à participer à de la boxe en équilibre, à califourchon sur une poutre. Un farang qui participe, le monde s'arrète et tout le monde regarde... exactement ce que j'aime... heureusement je suis plutôt bon en équilibre et, resistant à un coup (gentillet), mon adversaire déséquilibré tombe. Si j'avais dû frapper le premier, c'est sans doute moi qui serai tombé. N'aimant pas me montrer en public, je plonge avant qu'un autre prétendant ne monte sur la poutre.

DSCN8298On part le lendemain en direction de Pai. La route réputée pour ses 1864 virages, que je n'ai pas recompté, est très sinueuse et particulièrement belle. Seulement, nous ne la faisons pas en une seule fois. Nous nous arrétons au milieu, dans un temple indiqué par Elodie où il est possible d'apprendre la méditation. Certains ne font que passer, d'autres restent quelques jours, une semaine, un mois, un an...
Nous y restons 72h, tout juste assez de temps pour que j'arrive à apréhender le déroulement d'une séance de méditation. J'ai beaucoup aimé la séance du soir qui, avant les minutes de méditation pure, était introduite par une séance de chant bouddhiste en chœur. A refaire, plus longtemps la prochaine fois.

DSCN8314On fait un court arrêt à Pai où on aide, à 6h, le jeune moine d'une dizaine d'années qui fait la collecte pour son temple (où nous avons dormi). Nous n'avons rencontré qu'un seul autre moine, septuagénaire... Où sont les autres? ce temple, somme toute de taille moyenne, serait il à l'abandon...? il n'est pourtant pas loin du centre ville.
Le tourisme, Pai est La Ville des bacpackers, serait il venu à bout des traditions bouddhistes, les hommes préférant le travail plutôt qu' améliorer le karma du temple?

P4221151 PhilippePuis, nous roulons rapidement jusqu'à Sukhothai, l'ancienne capitale du Royaume de Siam. On l'a visité le 22 avril. Il s'agit des ruines de plusieurs temples d'époque. Ca devait être beau! Pourtant, je suis un peu déçu en apprenant que ce n'est finalement pas si vieux, tout juste du temps de notre moyen âge. Je voyais ça bien antérieur, plutôt notre antiquité. Du coup, j'ai trouvé ça moins impressionant.
Les égyptiens avaient déplacé d'aussi lourdes pierres plus de trois mille ans avant pour leurs pyramides.
J'irai quand même voir Angkor pour admirer des temples reconstruits, et me faire un deuxième avis.

DSCN8357Sur la route qui nous mène jusqu'à Loei, nous perdons pied, sommes nous toujours en Thaïlande? Où sont les temples? Comment ça il nous faut faire plusieurs dizaines de km pour en trouver un? Déjà à Sukhothaï, on avait galéré pour en trouver en périphérie. Et au centre ville, deux nous ont refusé avant qu'au troisième, nous soyons tout juste tolérés mais pas vraiment accueillis.
En revanche, à Khaem Son, on retrouve l'hospitalité à laquelle nous nous étions habitués et que nous apprécions tant. Le matin, jour du Bouddha, nous sommes conviés au festin, et alors que nous nous régalions, nous sommes invités par Loui (ou Toui...) à venir passer quelques jour chez elle. Loui deviendra rapidement Mé (maman en thaï) et son mari, Po (papa). Nous sommes choyés, nous allons visiter alentours avec leur fille, nous partageons les repas, que nous apprenons d'ailleurs à cuisiner (Mmmmh le bon curry coco au poulet). Au fait, Po ne vous fait il pas penser à Carl, le grand père dans l'animation "La Haut"?

DSCN8377Nous nous arrétons ensuite deux fois avant la frontière du Laos (Nong Kai/Vientiane), à Chiang Khan d'abord, où nous profitons de la tranquillité et de la beauté du Mékong, où je manque de m'évanouir dans un sauna aux vapeurs très aromatiques d'une potion aux milles plantes (apparement cela semble agir positivement sur l'eczéma), puis à Sang Khom, où nous profitons de la quiétude du lieu, les pieds de nos bungallows flottant presque dans les eaux du large Mékong. La route entre ces deux villes est magnifique, sinueuse, elle suit le Mékong qui offre des paysages étonnants, on a parfois l'impression qu'il y a en fait plusieurs cours d'eau tellement son lit est large et ses bras sont espacés.

Nous sommes le 4 mai et je vais devoir attendre une dizaine de jour avant de reprendre la route... au Laos. Un court article suivra bientôt pour parler de cette transition.

Commentaires   

+1 # REMY 12-05-2013 14:56
Cher Natha, toujours aussi passionnants tes récits. Hâte de lire tes futurs récits du Laos. Rémy
+1 # Frank 16-05-2013 01:59
Yep, pareil hâte de savoir ce que tu penses du Laos !
+1 # Isabelle 25-05-2013 16:19
A peine 416 jours de voyage et tu as déjà rencontré X mamans adoptives...Grr ...Elles ont de la chance, elles ! Petite reflexion envieuse de qui tu sais...!, sans remords.
Love. XXXXXXX
+1 # Isabelle 25-05-2013 16:22
:lol: :P :-* :oops: :-x ;-)
XXXXX
# Yogo 10-06-2013 16:39
@LEPRETTE REMY : Désolé pour mon grand retard pour répondre à ton commentaire, mais au Laos, j'ai eu très peu accès à internet, et ensuite, je me suis focalisé sur l'article. Bref, merci. J'espère que tu apprécieras mon article sur le Laos.

@Frank : Je suis désolé, je crois que tu vas être déçu par mon article. Je n'ai pas retrouvé l'enchantement que tu as pu me décrire. Sans doute qu'avec moins de temps sur la route, et plus de temps avec les gens, les choses auraient été différents.

@Isabelle : Sans rancune? Je n'ai passé qu'un seul coup de fil le jour de la fête des mères ;-)