Avant de quitter la France, j'avais pris l'initiative de rencontrer les enfants de plusieurs classes un peu partout en France.
J'ai rencontré les enfants de l'école Canet Barbes de Marseille (ma ville puis ceux de l'école du Colibri dans la drôme car j'aime beaucoup le projet des Amanins, J'avais rencontré les enfants de l'hôpital de Valence via l'association Enfant@l'hopital, et grâce à cette association, j'étais entré en contact avec l'équipe pédagigique de l'IEM Rossetti, à Nice.

L'IEM Rossetti (Institut d'éducation motrice) est géré par l’Association des Pupilles de l’Enseignement Public des Alpes-Maritimes et accueille des jeunes de 3 à 20 ans, en situation de handicap moteur lié à une infirmité motrice cérébrale, à une maladie neuro-musculaire ou à un traumatisme.

Ce sont les derniers que j'ai vu en France. Jai réussi à rencontrer les ados peu avant mon départ, et ce fut génial. Ils sont, avec ma famille, mes plus fidèles lecteurs.
Si au départ, j'ai eu peu de nouvelles, c'était pour de bêtes raisons techniques de leur côté. Un jour, j'ai reçu un email de Sylvie, l'institutrice, qui me disait :"Bonjour, on est en retard, mais on aimerait reprendre l'aventure en cours, c'est possible?".
J'ai été extrèmement heureux de recevoir ce courriel. N'ayant eu aucun retour d'aucune école, je commençais à douter de l'intérêt de mon projet. Je pensais alors abandonner mon idée de relais de dessins...

Commençèrent alors une série d'échanges de courriels dans lesquels nous nous posions plein de questions. Quand je suis en mouvement, et que j'ai peu accès à internet, ils sont aussi ma source de nouvelles. Ils m'envoient un résumé de ce qui se passe en France et dans le Monde.

Et puis un jour, juste avant que je ne quitte le Laos, ils avaient enfin une webcam et skype pût être installé, c'était au printemps 2013. On a pu ainsi discuter en direct plusieurs fois. En 2014, nous avons innové en parvenant à mettre en place une visioconférence avec les enfants de New Colors, voir mon article sur Auroville.

Comme l'année dernière, juste avant de partir en vacances d'été, ils m'ont envoyé un dossier. En effet, chaque année, ils préparent un dossier sur mon voyage.
Il est très bien fait et très complet, un bon résumé avec en plus plein d'informations sur les pays où j'ai voyagé. Et cette année, il y a un peu d'humour au programme.

Merci la compagnie!

pour le télécharger, c'est par ici.

 

Mohammed Nabi Ali, que j'appelle Baba (père), le père de Gaddar est venu avec son neveu, Sadikol, m'attendre au bureau de Golam Horshed. Quand nous arrivons, après les présentations d'usage, je repars avec ma nouvelle famille, dans ma nouvelle maison. La situation est assez cocasse.
Gaddar, mon ami jardinier, mon désormais frère, rencontré à Ipoh, est toujours bloqué là-bas. Son "agent", comprendre l'ignoble exploiteur qui prend les passeports dès l'arrivée des pauvres travailleurs étrangers en leur promettant monts et merveilles, ne veut pas lui rendre le sien, et ce depuis septembre (on est en mai). Il ne peux donc pas rentrer au pays pour voir son père souffrant. Il m'a demandé de lui rendre visite.
Dans la culture musulmane, recevoir quelqu'un chez soi est un honneur, un voyageur, un plaisir, un fils, un bonheur, et si par malheur on ne l'a pas vu depuis longtemps (dans mon cas jamais, mais frère du fils, je suis fils), c'est une réjouissance. Ainsi donc, nous trois, Baba, qui ne parle pas un mot d'anglais, Sadikol qui peut traduire un peu, et moi faisons connaissance en étant introduit par Gaddar au téléphone.
Je chamboule tout leur plan en refusant, poliment mais fermement, d'aller dormir à l'hotel qu'ils avaient réservé, sous prétexte que leur maison n'est pas adéquate pour recevoir un jeune européen. Je sais que je leur fait plaisir en honorant leur maison.

Le vendredi 2 mai après-midi, à une station de métro de Kolkata, j'ai rendez-vous avec Pankaj. Nouveau sur CS, il veut faire bien. Il en fait beaucoup. Dès le premier soir, il m'a fait visiter tout le sud de la ville, a demandé à sa mère de me faire goûter ses meilleurs plats, et me propose un emploi du temps digne d'un tour opérator. Fatigué par mes nuits précédentes, je remets à dimanche notre sortie à la mer et nous passons beaucoup de temps à discuter. Ancien fan inconditionnel de cricket, de film Bollywood et entrepreneur avide, il a eu une révélation un jour en lisant un poème. Aujourd'hui, il blâme le cricket et Bollywood d'être les opiums de la société indienne. Il a entrepris une transformation personnelle en regardant un film d'auteur par jour depuis un an déjà (il connait bien mieux que moi les acteurs, actrices et réalisateurs européens), en apprenant la guitare depuis 3 mois et en s'inscrivant sur couchsrufing (depuis 15j, je suis son premier invité). Son rêve aujourd'hui, devenir réalisateur!

Le mardi 1 avril 2014, j'arrive à Auroville, à pied.
Avec Tyler, nous avons pris un bus pour Aurobeach. De là, il y a 7 kms pour rejoindre Auroville. Pas de bus, uniquement des auto-rickshaws qui coûtent très cher, donc nous marchons. Il fait chaud mais la conversation est bonne alors le temps passe vite. Nous arrivons au Centre des visiteurs vers midi. On nous propose de visioner une courte vidéo qui présente le Matrimandir, le bâtiment en forme d'oeuf, central, qui représente la quête spirituelle d'Auroville, ainsi qu'une introduction à la Charte d'Auroville rédigée par la Mère et lue par la Mère lors de l'inauguration d'Auroville en 1957 (à vérifier). La Mère, française d'origine, fut la compagne spirituelle de Sri Aurobindro, un des plus grands penseurs et poètes indiens de la première moitié du 20°s, il fut aussi un des principaux acteurs del'indépendance de l'Inde.
"Auroville n'appartient à personne en particulier mais à l'Humanité dans son ensemble". Pour être aurovillien, il faut adhérer au Yoga du travail et être un chercheur de la Vérité. Dit autrement, un aurovilien travaille pour offrir le meilleur de lui même à la communauté sans attendre de récompense pour cela, et il doit travailler en lui, une supra-spiritualité indépendante de toutes religions. Auroville est un lieu d'expérimentation pour l'apparition d'une nouvelle "forme" humaine, une nouvelle humanité qui ne se base pas sur la compétition, la confrontation (en elle mais aussi contre la nature), mais plus harmonieuse...
Ce sont mes mots à moi, de ce que j'ai compris et réussi à reformuler du message et de la vision de la Mère. Pour en savoir plus, je vous invite à vous renseigner sur le site internet d'Auroville.

Après un voyage en train très tranquille, en compagnie d'une agéable famille de bangalais qui m'a invité à venir les visiter à Dhaka, je suis confronté à l'enfer de Chennai. Heureusement, avant de sortir de la gare, je rencontre Aki, un japonais et Alex, un israélien. Je passe la soirée avec eux, d'abord à galérer pour trouver un point internet pour Alex puis à trouver une chambre convenable à un prix abordable. Alex, après plusieurs mois de voyage dans le sud, fuit la chaleur en partant vers le Nord. On prend ainsi le temps d'échanger nos expériences et je prépare avec lui un petit itinéraire en notant les bons plans qu'il connait (bon resto et lit pas cher).
La nuit fut éprouvante, la chaleur m'écrase, m'étouffe et m'empêche de dormir. Avec ça, l'eczéma se réveille bien sûr, il faudra faire avec dans le sud je crois.

 Anjan, mon hôte CS, est docteur en médecine Ayurvedique, une médecine indienne qui se base sur l'alimentation et une hygiène de vie irreprochable. Sans doute très intéressante et sans aucun doute elle offre des résultats satisfaisants, mais elle manque cruellement de fléxibilité et s'adapte mal à une vie quotidienne spontanée. Levé 4h du mat, deux repas par jour (uniquement et exclusivement, pas de snack), végétarien bien sûr, et couché 20h. Avec plus d'une heure de transport, un volontariat toute la matinée (jusqu'à 13h) et un retour pour 18h (diner), ça ne laisse qu'un grand maximum de 4h de battement pour se reposer et visiter la ville. Je déménage donc assez rapidement dans une chambre, au centre ville, à 5 m (vrai de vrai) de la porte de Mother Thérésa House. Du volontaire le plus éloigné, je passe à un des volontaires les plus proches :-)

Mother Théresa, soeur catholique, fondat l'ordre des Missionaire de la Charité, à Kolkata, et consacra sa vie à s'occuper "des pauvres, des plus pauvres". Prix nobel de la paix, vénéré en Inde et sanctifié dans le monde catholique (béatifiée en 2003), elle est une icône de la compassion dans le monde entier. Les Missionaires de la Charité sont présents partout, et mère Théresa voulait aider tout le monde. Même à New York, il y a un accueil pour les malades atteint du Sida qui furent rejettés par la société à une époque où cette maladie était méconnue et faisait terriblement peur. Les soeurs des Missionaires prononcent les voeux classiques de pauvreté, chasteté et de dévotion à Dieu, mais en plus, elles font voeux de s'occuper des pauvres et nécessiteux. Il faut plusieurs années de formation avant de pouvoir intégrer l'ordre. Elles doivent nottament apprendre l'anglais, la langue officielle de l'ordre car Elles ne choisissent pas leur mission et peuvent être envoyées à n'importe quel moment, n'importe où, pour y rester une durée indéfinie. Elles sont donc souvent, après plusieurs années,  multilingues. Les soeurs (je ne sais pas pour les prêtres) ne rendent visite à leur famille qu'une fois tous les 10 ans. Pas d'ordinateur, pas de téléphone, elles ne correspondent que par courrier.
Il est possible, et ce depuis les débuts des missionnaires d'être volontaire et de les aider. Pas besoin de connaissance particulière, pas besoin de rester longtemps, et même pas besoin de prévenir. On peut, une fois sur place décider d'être volontaire pour une seule matinée.

 Les frangins sont partis. Je reste et ne repars pas tout de suite. J'ai d'abord envie de passer du temps avec les enfants de We Gain Zone.
Sophie accepte gentiment de m'héberger pendant cette semaine.

Merci encore Christine alias From'Ange, parce qu'elle nous est d'abord apparue pour nous offrir du fromage (à moi qui n'en mange que si rarement) et a disparu presque aussitôt. Merci donc Christine pour m'avoir introduit dans ce centre pour enfants des rues. Merci pour m'avoir invité à cuisiner avec toi, pour eux, et puisque je n'ai  pu te dire au revoir, je te souhaite ici bonne chance pour la réalisation de tes projets et sache que quelqu'un m'a dit que tu avais un coeur de tibétaine !

Et maintenant, en route direction les montagnes, le Népal. A l'aide d'un petit rickshaw, d'un train et d'un bus, l'ensemble se déroulant sans anicroche, nous sommes à la frontière du Népal le 15 janvier. On ne la traverse que le lendemain matin, le 16 pour que JB et Thyl puissent ne prendre qu'un visa de 15j, jusqu'au 30 janvier, jour de leur avion. J'avais fait quelques demandes d'hébergement sur CouchSurfing (CS) pour notre arrivée à Katmandou le 23 janvier. Nous avions en effet prévu de passer une semaine sur la route pour visiter le Népal en passant par les lieux sacrés du Boudhisme comme Lumbini (lieu de naissance de Siddhartha) et les points de vue comme Pokara, avant de visiter Katmandou et sa vallée pendant la deuxième semaine. Après la rencontre d'un couple de motards qui ne nous invitent pas franchement à suivre notre itinéraire, et alors que l'idée de passer la deuxième semaine à moto germait dans notre tête, la moto s'impose à nous comme une évidence pour visiter l'ensemble du Népal.